J'ai mal à en crever
La séparation de mon père avec son amie ne me regarde pas. C'est leur histoire, nous sommes d'accord là-dessus, comme je le disais dans les commentaires de l'article précédent. En fait, c'est tout ce que ça fait ressurgir, comme je le disais. Ce qui me tue, c'est le fils de sa copine. Un gamin de 10-11 ans (je suis pas très doué pour les dates de naissance, faudrait que je demande à Gwen mais là elle dort) qui n'était qu'un bébé quand mon père est rentré dans sa vie. Mon père qui a traité son teckel mieux que ce gamin (je ne l'ai jamais entendu engueuler le teckel).
Lorsque j'étais enfant, mon père était très bien avec moi: le père parfait, comme dans les feuilletons américains avec la famille aimante et le père qui est présent, affectueux et qui soutient son fils. Puis un jour, je ne sais pas pourquoi, la machine s'est cassée. Je devais avoir 7-8 ans, mon père est devenu méchant avec moi (il s'est mis à préférer ouvertement et ostensiblement ma soeur), me frappant pour un oui ou pour un non, piquant des rages folles dès que je faisais une chose qui ne lui plaisait pas. Une fois, il a, de rage, déchiré les draps de mon lit. Une autre fois, il m'a lancé à la tête une rallonge électrique ronde, et je n'ai dû mon salut qu'à sa maladresse, la rallonge étant allé se fracasser contre le mur. Combien de fois l'ai-je entendu dire (crier, hurler) qu'il allait me tuer, parce que je faisais des choses aussi graves que rester trop longtemps dans la salle de bain ? Mon père me hurlait dessus avec une irrégularité qui rendait ces cris irréels. Souvent, il n'y avait pas la moindre proportion entre mes actes et les siens. Je pouvais faire une grosse bêtise et le voir se mettre à rire, comme dire une chose de travers et le voir emporté par des torrents de colère. Je me suis toujours écrasé devant lui. J'ai toujours eu peur de lui. Au fond de moi, un petit enfant continue à être terrorisé par ce père.
Et puis, j'avais 13 ans, et mon père a quitté ma mère pour s'installer avec sa copine et le fils de celle-ci. Au début, jusqu'à ce que le gosse ait 3-4 ans, tout allait bien. Puis cet enfant est devenu très actif (pas hyperactif, il n'était pas malade et ne l'est toujours pas). Et mon père s'est mis à lui crier dessus pour un oui ou pour un non (il voulait des glaçons dans son jus d'orange, il n'allait pas assez vite chercher le vin dans le frigo, il voulait raconter quelque chose). Le punir pour rien, jour de noël compris. S'emporter contre lui. Et moi, qui avait alors 17 ans, et qui ai continué à voir ça jusqu'à cette semaine (quand mon père s'est barré du logement commun), je n'ai rien dit.
Par lâcheté, j'ai laissé faire. Pas une fois je n'ai dit "mais arrête tes conneries, c'est un gosse". Pas une fois je n'ai protesté devant une punition à la con, un cri pour rien. Pas une fois. J'étais juste horriblement gêné, terrorisé, et je plantais mon regard dans mon assiette pour ne pas voir les larmes sur les joues de Laurent. Alors qu'il aurait fallu un simple mot pour déplacer l'objet de la colère de mon père, la diriger vers moi qui aurait été capable d'encaisser, je n'ai rien dit. Je suis un lâche, et j'ai honte. Je n'ai jamais protégé ce gosse comme personne ne m'a protégé quand c'était mon tour, que je vivais avec mon père. Je ne suis pas coupable des cris de mon père contre Laurent, je suis coupable de n'avoir jamais rien dit.
Mon père avait avec cet enfant les mêmes comportements qu'avec moi. Quand j'assistais à de telles scènes, c'est un peu comme si on avait, devant mes yeux, joué le film de ma vie avec d'autres acteurs. Et pas une fois je n'ai essayé de changer le scénario.
Quand mon père est venu chercher ses affaires chez son amie qui est donc devenue son ex, Laurent a proposé de l'aider à emballer, en faisant attention aux cd, aux livres et aux dvd. Mon père l'a à peine regarder. De la même façon qu'un chien revient vers son maître l'air soumis même si celui-ci le tabasse, Laurent venait gentiment proposer de l'aide à celui avec lequel il avait vécu quasiment les 10 premières années de sa vie. Mon père ne lui a pas lancé un mot gentil, rien. Si, il lui a demandé quelque chose; il lui a demandé s'il pouvait lui prêter sa radio (qu'il avait reçu pour Noël). Laurent a été cherché un carton pour la mettre dedans, pour que mon père puisse écouter de la musique avec le cadeau de Noël de cet enfant. Cette histoire de radio me fait mal à un point que vous ne pouvez même pas vous imaginer. Parce que après, mon père est parti ne jetant même pas un merci, mais allant caresser le teckel pour lui dire au revoir.
J'ai mal à en crever, et je ne peux rien y faire. Je vais partir 4 jours chez ma soeur, parce que je peux plus rester enfermé entre 4 murs à me souvenir des merdes de mon enfance.
A la semaine prochaine
J'ai mis un article en ligne pour dans deux jours, un truc sur mes rêves, parce que j'aime bien ce rythme de un post tous les deux jours, que ça me fait comme un petit repère. C'est pas grand chose, mais j'aime bien.
Tim
Lorsque j'étais enfant, mon père était très bien avec moi: le père parfait, comme dans les feuilletons américains avec la famille aimante et le père qui est présent, affectueux et qui soutient son fils. Puis un jour, je ne sais pas pourquoi, la machine s'est cassée. Je devais avoir 7-8 ans, mon père est devenu méchant avec moi (il s'est mis à préférer ouvertement et ostensiblement ma soeur), me frappant pour un oui ou pour un non, piquant des rages folles dès que je faisais une chose qui ne lui plaisait pas. Une fois, il a, de rage, déchiré les draps de mon lit. Une autre fois, il m'a lancé à la tête une rallonge électrique ronde, et je n'ai dû mon salut qu'à sa maladresse, la rallonge étant allé se fracasser contre le mur. Combien de fois l'ai-je entendu dire (crier, hurler) qu'il allait me tuer, parce que je faisais des choses aussi graves que rester trop longtemps dans la salle de bain ? Mon père me hurlait dessus avec une irrégularité qui rendait ces cris irréels. Souvent, il n'y avait pas la moindre proportion entre mes actes et les siens. Je pouvais faire une grosse bêtise et le voir se mettre à rire, comme dire une chose de travers et le voir emporté par des torrents de colère. Je me suis toujours écrasé devant lui. J'ai toujours eu peur de lui. Au fond de moi, un petit enfant continue à être terrorisé par ce père.
Et puis, j'avais 13 ans, et mon père a quitté ma mère pour s'installer avec sa copine et le fils de celle-ci. Au début, jusqu'à ce que le gosse ait 3-4 ans, tout allait bien. Puis cet enfant est devenu très actif (pas hyperactif, il n'était pas malade et ne l'est toujours pas). Et mon père s'est mis à lui crier dessus pour un oui ou pour un non (il voulait des glaçons dans son jus d'orange, il n'allait pas assez vite chercher le vin dans le frigo, il voulait raconter quelque chose). Le punir pour rien, jour de noël compris. S'emporter contre lui. Et moi, qui avait alors 17 ans, et qui ai continué à voir ça jusqu'à cette semaine (quand mon père s'est barré du logement commun), je n'ai rien dit.
Par lâcheté, j'ai laissé faire. Pas une fois je n'ai dit "mais arrête tes conneries, c'est un gosse". Pas une fois je n'ai protesté devant une punition à la con, un cri pour rien. Pas une fois. J'étais juste horriblement gêné, terrorisé, et je plantais mon regard dans mon assiette pour ne pas voir les larmes sur les joues de Laurent. Alors qu'il aurait fallu un simple mot pour déplacer l'objet de la colère de mon père, la diriger vers moi qui aurait été capable d'encaisser, je n'ai rien dit. Je suis un lâche, et j'ai honte. Je n'ai jamais protégé ce gosse comme personne ne m'a protégé quand c'était mon tour, que je vivais avec mon père. Je ne suis pas coupable des cris de mon père contre Laurent, je suis coupable de n'avoir jamais rien dit.
Mon père avait avec cet enfant les mêmes comportements qu'avec moi. Quand j'assistais à de telles scènes, c'est un peu comme si on avait, devant mes yeux, joué le film de ma vie avec d'autres acteurs. Et pas une fois je n'ai essayé de changer le scénario.
Quand mon père est venu chercher ses affaires chez son amie qui est donc devenue son ex, Laurent a proposé de l'aider à emballer, en faisant attention aux cd, aux livres et aux dvd. Mon père l'a à peine regarder. De la même façon qu'un chien revient vers son maître l'air soumis même si celui-ci le tabasse, Laurent venait gentiment proposer de l'aide à celui avec lequel il avait vécu quasiment les 10 premières années de sa vie. Mon père ne lui a pas lancé un mot gentil, rien. Si, il lui a demandé quelque chose; il lui a demandé s'il pouvait lui prêter sa radio (qu'il avait reçu pour Noël). Laurent a été cherché un carton pour la mettre dedans, pour que mon père puisse écouter de la musique avec le cadeau de Noël de cet enfant. Cette histoire de radio me fait mal à un point que vous ne pouvez même pas vous imaginer. Parce que après, mon père est parti ne jetant même pas un merci, mais allant caresser le teckel pour lui dire au revoir.
J'ai mal à en crever, et je ne peux rien y faire. Je vais partir 4 jours chez ma soeur, parce que je peux plus rester enfermé entre 4 murs à me souvenir des merdes de mon enfance.
A la semaine prochaine
J'ai mis un article en ligne pour dans deux jours, un truc sur mes rêves, parce que j'aime bien ce rythme de un post tous les deux jours, que ça me fait comme un petit repère. C'est pas grand chose, mais j'aime bien.
Tim