L'arrivée

Publié le par Tim

 

C'est pas tout de partir, il faut encore arriver. J'ai toujours détesté les départs (et franchement, partir de là où je vivais avec Gwen, c'est le truc que j'ai vécu et qui se rapproche le plus d'un cauchemar, c'était glauque... Rien que d'y penser, j'ai une boule dans le ventre), et j'ai toujours adoré les arrivées (parce que y'a toujours quelque chose de nouveau qui commence, et ce quelque chose, ça tient qu'à toi de le rendre beau). Donc, quand je suis arrivé chez Caroline, il s'est passé un truc auquel j'avais pas du tout pensé...


En fait, quand j'ai vécu avec une fille avant, t'arrives chez la fille (ou la fille arrive chez toi), et t'as tout de suite (ou presque) tes marques. Enfin, super rapidement. Je veux dire, une fois que t'as repéré les assiettes, les casseroles, les toilettes et que t'as fini de ranger tes affaires, t'es chez toi. Parce que la fille est d'accord (oui, ça m'est jamais arrivé de débarquer pour vivre avec quelqu'un qui n'était pas d'accord). Mais là, le truc auquel j'avais pas pensé (en fait si, j'y avais pensé, mais pas vraiment comme ça), ben c'est Lucas. Parce que oui, il est là. Et oui, il me parle pas.


Parce que quand je me suis installé avec Gwen, quand elle parlait, c'était obligatoirement à moi. Tandisque là, Caroline peut parler à Lucas. Et Lucas à Caroline (de toutes façons, pour le moment, quand il parle, c'est uniquement à Caroline). Je suis pas obligatoirement présent dans la conversation. Et ça, ça fait franchement bizarre. Je me sens pas totalement chez moi. En fait, c'est un peu comme quand on est invité à bouffer chez des gens qu'on connaît, mais sans plus. T'es pas trop à l'aise, tu sais pas ce qu'ils ont à l'apéro (au moment où celui qui invite demande « qu'est-ce que tu bois ? », quand tu connais, tu sais que tu peux répondre « un whisky, comme d'hab ! ») et quand ils te demandent « qu'est-ce que tu bois ? » tu réponds « ben je sais pas, t'as quoi ? » de peur de demander un truc qu'ils ont pas (bon, des gens qui ont pas de whisky déjà, ça sert à rien qu'ils t'invitent... Je plaisante). Ben là c'est pareil. J'ose pas.


Normalement, je parle facilement, je suis plutôt assez vite à l'aise. Mais là... C'est Lucas qui me gêne. J'aimerais bien qu'il m'aime bien. Bon, OK, c'est peut-être trop ambitieux. Alors d'abord, j'aimerais bien qu'il me parle. Ou même, avant qu'il me parle, j'aimerais bien qu'il se rende compte que j'existe et que je suis aussi un être humain. Que je suis pas une chose posée là uniquement dans le but de lui pourrir la vie. Parce que je veux bien l'aider moi. Si y'a un truc pour les devoirs, ou je sais pas trop quoi (n'importe quoi, sauf les math), je veux bien être là. Mais tant qu'il me regarde avec autant de sympathie qu'on regarde un poisson mort dans la rivière, ben c'est pas gagné.


Vraiment pas...


Tim

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A
bonjour :)pas facile ces moments là mais le plkus dur (entre ces deux personnes) est passé..pour le petit lucas, laisse faire les choses.. il viendra naturellement à toi mais attends toi à ce qu'il te dise un jour "t'es pas mon père".. je ne sais pas les relations qu'il y a entre lui et son père mais ne désespère pas.. un jour, il t'acceptera oui.. tu morfleras comme bcp de beaux parents mais je suis confiante :)bonne fin d'aprem
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L
Tu sais ce petit a déjà du voir sa mère souffrir et il n'a certainement pas envie que ça recommence. C'est à toi de t'y faire. Pas à lui de t'ouvrir les bras.
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